Penche-toi un peu plus
Vers le centre de mon monde
Madame Voyageur
Sous mon lit
Y’a des pays
D’étranges carnavals
Des serpents qui avalent
Des couleuvres
Progresse un peu plus
Madame Voyageur
au cœur de mon arche
De mes arbres creux
Viens te frotter contre mon ADN
Secoue ma pulpe et mon écorce
Ma sève langoureuse
Vient me déclencher, me servir
Me fourmilier
Pour que ma fleur
Explose
Madame Voyageur
Ça y est, on y est
Dans ton jardin secret, mais
Tes tomates sont moites
Moi je préfère les boîtes
Surtout dans les reins de ces nuits
Lorsque la terre se fait borgne
Mais belle à croquer dans la pomme
Et puis
Qu’Adam est Ève
Nus comme les premiers vers
Comme les premiers hommes
Comme les forêts de banquises
Comme les tables non-mises, rasées de loin
Quand les idées martèlent, ton souffle est allumé
Nus comme la route lisse
Comme la virginité toujours cachée entre les interstices
Nus comme toutes les mères et comme tous les fils
Comme tous ces Jésus
Qu’on n’a pas pris pour Christ
Madame Voyageur Veux-tu bien de mes gènes ? Arrive le solstice, l’hiver A sorti sa chemise Il est temps de frayer Si tu veux bien Mais Madame Voyageur Tu m’évites Le monde est en couleur C’est juste dans ta tour d’ivoire
Tes vitres Dans ta tour d’ivoire C’est juste Tes vitres Tes vitres Qui sont noires
Album La Nuit
Auteur-compositeur : Samuel Covel